J’ouvre la porte du dojo et, bien que je connaisse le lieu, je ne peux m’empêcher d’être touché par la beauté simple qui s’en émane. En face de moi, le kamiza est une immense dalle de verre ouverte sur la vallée. Au centre, une calligraphie, Dō, et un bouquet de tulipes. Monochromie, polychromie. Mes pieds s’avancent sur le parquet patiné par les ans, contact doux, presque soyeux, malgré les multiples irrégularités. Le regard porté au loin, je descends en seiza. Au-delà de la vitre, les fûts des mélèzes structurent l’espace, piliers naturels qui font se rencontrer la terre et le ciel. Et entre eux, un entrelac de branches, baigné de soleil. Soudain, dans un bruissement bleuté, un geai s’envole. J’admire le ballet des branches et du vent. Plus massives, plus fines, toutes dansent au rythme de l’univers, chacune à sa manière, mais ensemble. Dans le clair-obscur de ce premier jour de mars, au cœur du dojo, je m’émerveille et m’interroge sur la main de l’artisan qui a su façonner et donner tant d’élégance à un simple cône de mélèze. Sho Shin.
Une école millénaire au cœur des arts martiaux japonais
Le Katori Shinto Ryu, fondé au 15ème siècle, représente l’une des plus anciennes écoles d’arts martiaux japonais encore pratiquées aujourd’hui. Cette école traditionnelle (koryu) englobe l’étude complète du maniement du sabre japonais (katana), mais aussi des armes longues comme la lance (yari) et la hallebarde (naginata). L’enseignement transmis par Johann Stauffer s’inscrit dans la lignée authentique de Sugino Sensei, garantissant la préservation fidèle de ces techniques séculaires.
Programme intensif : de la technique à l’esprit martial
Durant cette journée de formation intensive, les pratiquants d’arts martiaux ont pu explorer deux aspects fondamentaux du Katori Shinto Ryu. La matinée (9h30-12h30) était consacrée au Kenjutsu et à l’Iaijutsu, l’art de dégainer et manier le sabre japonais avec précision et fluidité. L’après-midi (13h00-15h00) a permis d’approfondir le maniement des armes longues, élargissant ainsi la compréhension globale de cette école martiale complète.
L’expertise de Johann Stauffer dans cette discipline traditionnelle a permis aux participants de saisir les subtilités techniques et spirituelles qui caractérisent le Katori Shinto Ryu. Chaque geste, chaque kata (forme codifiée) porte en lui des siècles de tradition martiale japonaise, transmettant non seulement l’efficacité technique mais aussi l’esprit du budo.
Un événement martial d’exception en Valais
Cette initiative s’inscrit parfaitement dans la philosophie du Dojo Tanren, lieu dédié à la « forge d’un esprit pur » (Sei Shin Tanren) à travers la pratique des arts martiaux japonais. L’accueil d’un expert du niveau de Johann Stauffer offre aux pratiquants valaisans une opportunité rare de se perfectionner dans une discipline aussi exigeante que le Katori Shinto Ryu.
Un grand merci à Giulio Casarini, professeur et responsable du Dojo Tanren, pour l’organisation impeccable et le suivi attentif de ce stage Katori Shinto Ryu, ainsi qu’à tous les participants qui ont contribué à faire de cette journée une véritable expérience de forge martiale dans la plus pure tradition des arts du sabre japonais.
Le stage d’une journée à l’intention des pratiquants d’arts martiaux dès la ceinture noire. Son objectif est de voir le côté éthique et rituel du sabre japonais à travers le tameshigiri, d’apprendre les règles de sécurité de base lors de son usage et vivre l’expérience de la coupe sur des nattes.
Proposé et animé par Giulio Casarini, insctructeur Shoden de la fédération européenne de l’iaïdo, 4 Dan Iaïdo Muso Shinden Ryu, 3 Dan Jodo Shinto Muso Ryu Jo, 3 Dan Aïkido Tomiki Shodokan (Instructeur) et 2 Dan Katori Shinto Ryu.